La Guinée à l’instar des autres pays du monde a célébré ce samedi, 03 mai, la journée mondiale de la liberté de la presse.
Cette 32e édition intervient dans un contexte particulier marqué par la fermeture de plusieurs des médias privés, la censure d’autres et la disparition du journaliste Habib Marouane Camara.
Si certains parlent de célébration, Mamoudou Boulérè Diallo préfère qualifier de commémoration, la journée mondiale de la liberté de la presse. Le responsable de la section langue nationale de ‘‘Espace TV’’ du groupe HADAFO médias, fermé pour des raisons de « sécurité nationale », se retrouve aujourd’hui en chômage. «Nous n’avons pas célébré. Nous avons plutôt commémoré les douze mois de chômage, d’indignation, d’abandon, de sobriété mais surtout de la dégringolade que la Guinée a subi en perdant 25 places sur le classement de Reporters Sans Frontières», s’est-il indigné.
Ce confrère a du mal aujourd’hui, à joindre les deux bouts à cause de la fermeture du média où il travaillait. Il évoque aussi le désert que traversent d’autres journalistes frappés par cette décision des autorités. «Nous ne vivons pas, nous existons tout court. Si vous perdez un emploi de par votre faute, c’est compréhensible mais là, cela a été brutal. Je rappelle qu’il y a des confrères qui ont abandonné aujourd’hui, et d’autres ont divorcé parce qu’ils n’arrivent plus à payer leurs factures», a ajouté le responsable de la section langue nationale de Espace TV.
ESPACE FIM ET DJOMA ont vu leurs agréments retirés depuis le 24 mai 2024 sur une décision du ministère de l’Information et de Communication. Depuis, les commentaires vont bon train et d’autres spéculations vont jusqu’à incriminer les patrons de ces médias d’en être responsables. Sans rémunération durant tout ce temps, Mamadou Boulérè Diallo a du mal à croire à ce qu’il entend. «On ne comprend pas comment ESPACE, FIM et DJOMA se sont entendus pour commettre la même faute à la même minute, qu’on les ferme le même jour ? On n’a pas compris ça. J’entends dans la cité que nos patrons sont responsables du malheur qui nous est arrivé mais je conclus plutôt qu’ils veulent semer de doute entre nos patrons et nous les travailleurs. Comment Kabinet SYLLA, le patron de DJOMA qui se trouve en prison allait accepter un tel deal, je ne comprends pas comment Lamine GUIRASSY qui s’est battu pendant des années allait accepter un tel deal ? En tout cas, ce que je peux confirmer c’est que cela fait douze mois que je n’ai pas reçu de salaire», a-t-il martelé.
SD Demba 666185011