Conakry : c’est parti pour six mois de campagne de sensibilisation sur le viol sur mineur

Le constat sur le phénomène de viol sur mineur en Guinée est alarment.  Seulement en 2022, 266 cas de viols sur mineurs ont été enregistrés et déférés par l’Office de Protection du Genre de l’Enfance et des Mœurs (OPROGEM).  D’autres même, sont suivis d’assassinats. Pour faire baisser la courbe, le Réseau Ouest Africain des Jeunes Leaders (ROAJELF-Guinée) initie un projet de campagne médiatique multi-acteurs sur le viol sur mineur en Guinée.

Le lancement a eu lieu ce  vendredi à la maison des jeunes de Kipé dans la commune de Ratoma.

« Ce projet a pour objectif principal de sensibiliser les populations dans les communes à travers les médias de la capitale Conakry. Ainsi, des volontaires vont être déployés dans les marchés et écoles des six communes de Conakry pour passer des messages de sensibilisation auprès des citoyens. Parce que, les victimes doivent avoir accès à des soins médicaux et un soutien psychosocial,  ainsi qu’à une assistance pour accéder  à la justice et à la réparation. Mais pour cela, elles doivent accepter de dénoncer pour bénéficier d’un encadrement juridique.  La sensibilisation dans les médias sera axée sur l’analyse situationnelle  avec les chercheurs,  les juristes, les ONG de défenses des droits des Femmes et des Enfants  et l’OPROGEM avec des messages sur l’état des lieux en ce qui concerne la criminalisation du viol, la prise en charge juridique, psychosociale et le plaidoyer pour la mise en place des structures de prises en charge holistiques non encore existantes », indique Makalé Soumah, présidente de ROAJELF-Guinée.

L’Office de Protection du Genre de l’Enfance et des Mœurs travaille sans relâche dans la prévention et dans la lutte contre les violences basées sur le genre de façon générale et du viol sur mineur en particulier. « Les chefs de quartiers nous aident, les personnes ressources nous aident à dénoncer ces gens là. De fois, on reçoit ces gens par coup de téléphone ou par dénonciation. Immédiatement dans ce cadre là, on informe le procureur et on agit sur le terrain. Donc, quand on reçoit ces cas, on les traite et on les défère devant les tribunaux compétents. Ces cas de viols d’abord quand on les reçoit, on les réfère à la médecine légale, le rapport nous revient. A partir de ce rapport, on saura quelle est la gravité de ce viol », a expliqué capitaine Kadiatou Magassouba, en service à la Direction générale de l’OPROGEM.

Le chef de cabinet du ministère de la Justice et des Droits de l’Homme a représenté Charles Wright à cette cérémonie de lancement.

« Il y a des ratés qu’il faut  rattraper à travers  la sensibilisation. Et cette sensibilisation ne peut passer au niveau des couches sociales qu’à travers des organisations féminines. Le garde des seaux à toujours souligné qu’il a les portes de son bureau toujours ouvertes à toutes les organisations dont le travail s’attèle  sur la sensibilisation, la canalisation des informations pour éviter le tabou au tour de ces sujets sensibles. Une fois de plus, le garde des sceaux a des oreilles bien attentives, pour recevoir tout ce qui est action dans ce sens là. Il est prêt à vous accompagner tant sur le plan de renforcement de capacité, que sur le plan organisationnel et institutionnel », martèle Maître Billy Keïta.

Le Conseil National de Transition, l’organe législatif pendant cette période transition prend cette affaire à bras le corps. C’est pourquoi la première vice-présidente du CNT qui a lancé la cérémonie promet que la nouvelle constitution va prendre en compte cette situation. « Comme vous le savez, le CNT a pour mission principale, préparer le projet de référendum et le soumettre  à la population. Nous avons déjà déclenché le processus avec l’organisation du Symposium sur le constitutionnalisme. Mais avant cela, nous avons déjà organisé une conférence débat sur la constitution sensible au genre », a fait savoir Hadja Maïmouna Yombouno.  

Cette sensibilisation qui va se faire dans les six communes de la capitale Conakry sera mise en œuvre pendant six mois et est financée par  Féministes en Action (FEA) et l’Agence française de Développement (AFD).

Babanou Timbo Camara pour g

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