La pénurie de carburant à Conakry, impacte négativement le quotidien des usagers de vaquer à leurs occupations. Depuis quelques jours, trouver de l’essence est devenu un vrai parcours de combattant.
Les propriétaires des engins sont obligés de se réveiller à l’aube pour se procurer ce liquide précieux.Alignés en rangs serrés, ce jeune leader de Yimbaya Camp carrefour, révèle que cette situation est devenue récurrente. «On ne peut pas dire que Conakry est habitué à ça, mais je peux dire que les 10 dernières années, c’est comme ça. Chaque décembre, chaque fin d’année c’est comme ça. Si on entend pas un dégât pour l’État, on entend crise économique ou crise d’essence», déclare Mohamed Haïti.
Poursuivant, il interpelle le président du CNRD: «Tout ce qu’on peut dire à l’État, c’est de continuer à mettre l’effort, de nous aider, et Mamadi Doumbouya doit faire plus encore. On veut que le pays avance, on ne veut pas qu’il y ait crise. Il y a la bauxite, la pêche, l’agriculture, il y a tout ici. Pourquoi maintenant nous jeunesse, sortons en aventure», s’est interrogé le président de la jeunesse de Yimbaya Camp venu carburer son véhicule.
Ayant une moto qui lui permet de joindre les deux bouts, Amadou Kallo, étudiant à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, peine à trouver de l’essence pour son engin.«Ce n’est pas facile parce que depuis ce matin 6h, nous sommes venus. Malgré ça, il y a des voitures qui viennent, ils leur servent, il y des bidons aussi , ils leur servent en coulisses. Il y a 3 jours de cela, nous souffrons beaucoup à cause de l’essence surtout nous les motards, sans la moto là, on ne peut pas se nourrir. Nous ne sommes pas natifs de Conakry, nous sommes venus juste pour étudier, donc on nous a donné la moto quand il n’y a pas cours, on se débrouille avec les motos. Donc, c’est en fonction de ça on trouve à “subvenir aux besoins», a-t-il fait savoir.
Bien que l’essence est vendue au prix habituel dans les stations services qui sont opérationnelles, les vendeurs du marché noir sont sans pitié face aux citoyens.«A la station ici, on revend à 12.000gnf. Mais marché noir comme hier, j’ai été victime de cela, on m’a vendu l’essence 1 litre à 25.000gnf. Mais, je n’avais pas de choix, mon essence était finie, et j’étais loin de chez moi. Mais, j’ai pris 1 litre pour que j’arrive à ma destination. Ça ce n’est pas bon, nous sommes tous des Guinéens, on peut pas faire des trucs là, ceux qui le font sont aussi des Guinéens», a déploré Amadou Kallo, étudiant à l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry.
Il faut signaler la SONAP, société en charge de la gestion du carburant, a annoncé que le bateau qui doit approvisionner Conakry de l’essence, n’a pas accosté hier suite aux intempéries. Ce qui voudrait dire que les propriétaires des engins d’essence, doivent prendre leur mal en patience.
Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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