Nous sommes vendredi. A Conakry et à l’intérieur du pays, les mosquées étaient pleines partout de fidèles musulmans. Pareil les dimanches pour les chrétiens dans les églises. Ce qui veut dire d’une certaine manière que tous les guinéens adorent Dieu, chacun selon sa confession religieuse. Cependant, au regard des comportements des uns et des autres, l’on s’interroge si vraiment les guinéens croient réellement en Dieu dans leur adoration ?
Eh oui, il faut briser le tabou pour dire ce qui est vrai comme pratique dans notre société. En Guinée, visiblement tout le monde adore Dieu, mais réellement tout le monde ne croit pas en Dieu. Cela est une réalité constatable depuis des temps. Et les périodes de transition exposent davantage cette triste réalité. De jour en jour, le pays devient très fertile aux pratiques occultes. Si fait qu’on se croit souvent être dans un royaume de marabouts et de féticheurs. Je m’excuse, je veux parler des faux marabouts et des faux féticheurs.
Ceux dont on parle, ont une très grande influence dans notre société. Ils sont présents dans nos vies, dans nos familles et même dans les bureaux des administrations publiques et privées. Ils sont moins visibles mais très présents. Ils ne sont ni des élus ni des commis, mais ils décident de toutes les prises de décisions de nos décideurs.
Prenons l’exemple sur la sortie du jeune Mofa Sory. Ses déclarations ont été perçues comme une révélation divine. Au point de faire trembler le sommet de l’Etat. Il a même ouvert les portes de la fourmilière à plusieurs escrocs, des fourbes, des menteurs, des manipulateurs et illusionnistes. Ils ont pris d’assaut les réseaux sociaux et racontent tous les jours des railleries avec toute sorte de balivernes.
Parmi ces gens, figurent des demi dieux. Excusez-moi du terme, mais c’est ce qu’ils font croire à l’opinion et à nos dirigeants. Certains d’entre eux que nous avons connu par le passé comme des boucliers du pouvoir d’Alpha Condé et de certains hauts placés, sont les mêmes qui disent aujourd’hui être le pilier du pouvoir de Mamadi Doumbouya.
Leur travail, n’est autre que de sucer, d’escroquer les gens au nom de Dieu et des valeureux pouvoirs spirituels dont ils n’ont pas véritablement connaissance.
Ces gens-là, en vérité, ne sont même pas des croyants. Ils ne connaissent ni Dieu, ni les prophètes et ne disposent d’aucuns pouvoir, d’aucune puissance ou de connaissance spirituelle.
Ils n’ont aucun maître si ce ne sont des maîtresses de nuit.
Dites-leur de laisser les guinéens respirer maintenant. Dites-leur de s’écarter du chemin qui nous mène à Dieu, celui par qui on vit, l’omnipotent et l’omniprésent dont la volonté s’applique à toutes les créatures.
Sérieusement, ça fait combien d’années que vous ronronnez avec les mêmes riffs dans les oreilles de nos dirigeants, pour faire du mal à Paul ou à Pierre au nom d’un pouvoir dont vous ne disposez jamais.
Comment se fait-il que vous qui êtes incapables d’être utiles à vous et à vos proches, puissiez imposer vos désirs à la volonté de ceux qui nous commandent ? Malheureusement, telle est la conséquence du niveau d’incrédulité dans notre société. Si fait que dans les villes et villages, vous déambulez pour amasser de l’argent aux mains des pauvres gens pour dit-on leur faire des bénédictions ou des séances d’exorcisme ou de délivrance avec des refrains inharmonieux de vos industries de fabrique de mensonges.
Chers dirigeants, quand allez-vous fermer vos portes à ces fourbes qui bougeottent sans cesse dans vos bureaux et dans vos maisons pour nourrir leurs familles ? A quand la fin du règne caché de ces gobeurs, dénudés par la nullité de leurs arguments et débordés par la cupidité ?
Sachez-le, les vrais marabouts et les vrais féticheurs existent. Mais eux, à la différence de ces bandits professionnels vêtus de boubou avec des chapelets et de forêt sacrée maquillés de cauris, sont assis dans l’ombre des fromagers dans nos villages ou à la terrasse de leurs maisons sans bruit. Ils sont caractérisés par la sagesse et l’humilité. Leurs greniers sont remplis quotidiennement par Dieu et non par les Harams.
Mamoudou Babila KEITA, Journaliste.
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