Examens nationaux, Fermeture d’écoles privées, Formation des enseignants : le coup de gueule du président de l’AFEPGUI !

Elhadj Mohamed Lamine Fofana n’est pas du tout d’accord de la manière dont se passent certaines réformes du système du éducatif guinéen. Dans un entretien qu’il a accordé à nos confrères d’Universiteactu.com, le président de
l’Association des Fondateurs des écoles privées de Guinée (AFEPGUI) n’a pas caché son mécontentement et n’est pas passé par quatre chemins pour l’exprimer. Des examens nationaux, à la récente formation organisée pour les enseignants du CM2, en passant par la menace de fermeture de certaines écoles privées par le ministre Guillaume Hawing, M. Fofana remonte les bretelles au MEPUA.


D’entrée le président de l’AFEPGUI se dit « surpris et déçu » des résultats des examens nationaux. A l’en croire, ils ne reflètent pas réellement le niveau des élèves. Même s’il est conscient que le niveau des apprenants Guinéens est bas.

« Nous n’avons pas été associés à l’évaluation des enfants, à aucun moment et à quelque niveau que ce soit. Mais selon des informations que nous avons reçues de part et d’autres, le choix des sujets n’a pas été judicieux. Ce n’était pas du niveau des élèves. Quelque part on a voulu cacher le rythme des enfants, démontrer que les enfants sont nuls. Si nos informations sont bonnes, le système d’évaluation de cette année a été une copie conforme du système d’un pays voisin qui a été importé et collé au système guinéen, dirigé par
des nouveaux qui sont venus dans le service d’examen. Je ne dis pas que ces nouveaux n’ont pas l’expertise, mais ils n’ont pas l’expérience d’abord pour pouvoir diriger. Le pourcentage de 9%, c’est très dérisoire. Ça ne fait pas honneur à l’enfant, aux parents, à l’école, ni à la République. Donc, il y a eu des manquements dans le processus d’évaluation. Les conséquences seront très difficiles à gérer l’année prochaine
», a t-il laissé entendre.

Pour reformer le système éducatif afin que les élèves Guinéens soient compétitifs sur le plan national et international, le président de l’AFEPGUI estime que la manière doit être bien peaufinée.
« Nous sommes d’accord pour la reformation du système éducatif. Nous sommes engagés pour cela. Mais je crois que tous ensemble nous devons revoir notre méthode de travail, surtout notre méthode de vouloir corriger certains manquements. Certaines erreurs ont trop perduré pendant des décennies. Vouloir les corriger avec un coup de baguette, ce ne sera pas facile. Il faudra faire de la pédagogie et avoir des stratégies pour pouvoir corriger au fur et à mesure les choses », préconise Elhadj Fofana.
Poursuivant, il demande si possible d’auditer le système d’évaluation de cette année.
« Voir réellement où ça n’a pas marché pour que nous ne répétions pas les mêmes erreurs l’année prochaine. Sinon, on fera du tort aux enfants », pense t-il.

Parlant de la menace de fermeture de certaines écoles privées par le ministre de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation, le président de l’AFEPGUI rappelle que Guillaume Hawing est dans son Droit. Mais, souhaite qu’il ait des raisons fondées.
« Pour fermer une école, il y a quand même des principes, des règles. Il faut avoir des raisons très fondées pour fermer une école. L’acte posé par un individu qui qu’il soit ne doit pas toucher une institution. En matière pénale chacun est responsable de son acte. Il faut chercher à décerner réellement qui a fait quoi. On ne peut pas fermer une école, parce qu’un employé a posé un acte qu’il ne devait pas poser. Peut-être il ne prend pas ça, ni de son fondateur, ni de son directeur
d’école
», indique Elhadj Mohamed Lamine Fofana.

Par ailleurs, le président de l’AFEPGUI n’est pas allé du dos de la cuillère pour clouer au pilori la récente formation organisée par le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire à l’endroit des enseignants du CM2 évoluant dans le publique. Pour Elhadj Fofana cela dénote d’une ségrégation des écoles privées.
« On a appris la tenue de cette formation par les medias. Nous sommes vraiment très déçus, surtout que l’actuel ministre vient du privé. On pensait qu’avec l’arrivée d’un privé à la tête du MEPUA, on allait considérer les privés. Mais on dirait que quiconque vient, il tombe dans le système qui est là, qui te manipule. Pour la formation des enseignants, on doit faire participer les privés, parce que ce sont les mêmes du publique au privé. C’est pourquoi, je dis [Private School’s
puplis and teachers life matter], c’est-à-dire :[La vie des élèves et maîtres des écoles privées aussi compte], s’ils font cette formation, sans nous impliquer, sans même que nos enseignants ne participent, nous ne pouvons qu’exprimer notre amertume. Nous n’allons pas dire d’arrêter cette formation, mais c’est notre droit de leur dire d’arrêter et de faire participer nos enseignants. Alors qu’ils nous donnent un calendrier avec la Direction nationale des écoles privées pour que les enseignants du privé avant l’ouverture soient formés au même titre que les enseignants du publique
», cet acteur du système éducatif guinéen.

Déjà, selon le président de l’AFEPGUI, les autorités ont été informées de cette revendication.
« On a saisi la Directrice nationale des écoles privées avec qui on a échangé. Elle a attiré l’attention du
ministre là-dessus qui lui aurait dit de prendre contact avec le Directeur national de la formation continue. J’ai tenté de joindre le ministre mais en vain. Donc pour le moment, il n’y a pas de suite. Mais, je le dis et je le réitère, si les enseignants du privé ne sont pas formés au même titre que les enseignants du publique d’ici l’ouverture, nous prendrons acte et nous réagirons conséquemment par rapport à ça. Ce n’est pas une menace, mais nous sommes vraiment en colère. Nous sommes remontés contre cette ségrégation. Il faut que ça s’arrête. Nous avons trop subi
», fulmine M. Fofana.

Universiteactu.com

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