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Le ministre passe, le journaliste demeure! (L’édito)

L’homme peut bien être oublieux, c’est excusable, mais de se sentir fort et invincible alors que tous les jours, on en voit des puissants qui tombent à la pelle, à la queue leu leu , est impardonnable. On a pensé que beaucoup de commis de l’Etat et dans l’administration se feraient moins voir et entendre après avoir subi de cuisants revers, récemment, notamment pendant la parenthèse violente de l’acte de dissolution spectaculaire du gouvernement par le Général Mamadi Doumbouya.

Ils ont été nombreux à raser les murs dans la cité. D’autres, plus nombreux encore, ont frappé à toutes les portes, ont fait des mains et des pieds pour ne pas connaître l’infortune de quitter le gouvernement. Seuls, eux, auraient pleuré leur départ, encombrants pour le Général et détestables pour l’opinion. Maintenant qu’une autre chance leur est accordée, repêchés dans le naufrage collectif, au grand dam de tous, ils sortent déjà leurs muscles. Ils ne sont pas loin encore dans un excès de confiance de penser qu’ils sont des élus de Dieu et des princes de la République. Ils affichent un air de revanche et de vengeance qui pourrait avoir un effet boomerang, tant on n’en peut plus de leurs frasques et scandales à répétition.

Eh, mon Général, nous ne méritons pas ça, vous n’avez pas besoin de pyromanes, vous-même de nature courtois et bienveillant.
Après avoir utilisé la presse pour monter, nos saigneurs ont décidé de marcher sur les journalistes pour montrer que l’État, c’est eux, la République est à leurs pieds. Combien de temps quand on sait que le pouvoir qu’ils detiennent est aussi fragile qu’éphemère, les décrets dont ils se vantent, on le voit chaque jour, n’ayant rien d’une assurance vie ?

Il appartient au Général Mamadi Doumbouya de continuer à faire le ménage dans son entourage et parmi ses collaborateurs de circonstance afin qu’il ne subisse pas personnellement, leurs méfaits, actes d’injustice, d’abus d’autorité et de pouvoir. Aux institutions de l’État, de ne pas céder à la pression et à l’intimidation de personnes qui veulent jouir de l’immunité dans leurs fonctions, de l’impunité dans leurs actes hautement répréhensibles. Personne n’a le pouvoir de casser la plume ou d’étouffer la voix d’un journaliste, parce que la liberté ne peut être vaincue, le courage ne connaît pas de reddition et se fiche de la peur.

L’espérance de vie d’un ministre est très limitée en Guinée, où depuis des années, les journalistes exercent leur Ministère avec des hauts et des bas, certes, mais avec la ferme conviction qu’il leur reviendra toujours le dernier mot.
Leçons d’hier, espoirs pour demain.

In Lerevelateur224.com

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