«Les enfants ont droit à la protection et un traitement digne», par Jacques Kamano

Parmi tant de maux auxquels la Guinée est confrontée, existe le mot confiage. En effet, c’est une pratique sociale qui consiste à confier durablement un enfant à un membre de la parentèle pour son éducation.

Une des pratiques sociales qui renvoient au système d’entraide familial. Un enfant peut être confié à des parents vivant en ville ou être pris en charge par un ménage rural, si les parents citadins sont confrontés à des difficultés économiques ainsi que l’inverse. Il permet de répondre à un besoin du ménage d’accueil, de soulager la famille d’origine ou de répondre aux besoins de l’enfant en matière de scolarisation. Mais la famille guinéenne affronte la crise qui affecte aussi bien l’État que les ménages qui la vivent au quotidien.

En apparence, les solidarités familiales restent vivaces chez nous. Face aux effets de la crise(économique), l’on assiste à des regroupements familiaux. De plus en plus de familles nucléaires, initialement composées du mari, de sa ou ses épouses et de leurs enfants, cohabitent de nos jours avec d’autres parents(les enfants confiés).Ceci pour permettre une forme d’entraide résidentielle sur le maintien de la solidarité familiale. Cependant, ce système de droits et d’obligations semble s’éteindre et vouer à une évolution. La cause, les enfants en confiage constituent une main-d’œuvre familiale pour bon nombre de famille d’accueil. La venue d’un enfant en confiage augmente de nouveaux liens de dépendance et de nouvelles obligations qui ne sont que monétaire pour la famille d’accueil.

Il devient automatiquement débrouillard. Le système de solidarité d’antan semble vouer à une évolution complexe, au cours de laquelle les stratégies ne font que se diversifier. Dans notre cher pays la Guinée, les enfants sont confiés au gré de leur volonté. Il suffit qu’un parent vivant en ville, sollicite avoir besoin d’un enfant. La famille se mobilise pour qu’on y accepte. Une normalité puisqu’elle est une pratique légitimé par la société. Cependant, ces enfants souvent enlevés au village pour la ville avec comme promesse préalable à leurs parents direct qu’ils y viennent pour étudier sont souvent exploités le long de nos routes, nos marchés en vendant de l’eau, de galette, du pain et que sais-je ? De telle solidarité permet bien souvent de masquer l’exploitation des enfants confiés. Car, les bénéfices(rêve d’étudier, d’apprendre un métier) du déplacement ne sont généralement pas à la mesure de leurs espérances ni de celles de leurs parents. Le tout créé par la situation des changements économiques et sociaux de notre nation. Ceci voudrait dire, que le confiage risque de se trouver remis en cause car les capacités d’accueil des familles, en zone urbaine, sont considérablement affectées.

Ne voyons-nous pas que la croissance démographique, la dégradation de la situation économique, l’urbanisation rapide, la scolarisation, et bien d’autres stratifications qui leur sont liées, ont transformé les règles de la circulation d’enfants ? Dès lors, dirigeants, parents ,associations et ONG de défense de droits des enfants, doivent se réveiller de leur sommeil qui n’a que trop duré. Les enfants ont droit à la protection et un traitement digne. Tous contre l’exploitation des enfants sur toute leur forme.

Jacques Kamano journaliste Socio-anthropologue /activiste

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