Les Nations unies ont indiquรฉ mardi que la crise politique au Niger et les sanctions imposรฉes ร la suite du coup d’Etat risquent d’avoir des effets humanitaires “catastrophiques”.
Le Haut Commissariat de l’ONU pour les rรฉfugiรฉs (HCR) a rรฉvisรฉ sa planification d’urgence pour le Niger depuis que les militaires se sont emparรฉs du pouvoir le 26 juillet en renversant le prรฉsident Mohamed Bazoum.
“La crise politique en cours, sans solution claire en vue, gรฉnรจre de l’incertitude et de l’inquiรฉtude alors que le pays continue de subir des attaques rรฉpรฉtรฉes de la part de groupes armรฉs non รฉtatiques, en particulier prรจs des frontiรจres du Mali et du Burkina Faso”, a dรฉclarรฉ le reprรฉsentant du HCR au Niger, Emmanuel Gignac, lors d’un point de presse ร Genรจve.
Les nouvelles violences, dont des attaques meurtriรจres, qui frappent ce pays sahรฉlien depuis le coup d’Etat, ont provoquรฉ le dรฉplacement de plus de 20 000 personnes, selon le HCR qui s’inquiรจte des besoins humanitaires croissants.
Le HCR a constatรฉ une augmentation de 50% des incidents dits de “protection”, tels que les enlรจvements, la violence de genre et la violence domestique, dans les cinq jours qui ont suivi le coup d’Etat.
M. Gignac a รฉgalement soulignรฉ que la fermeture des frontiรจres et les sanctions prises par la Communautรฉ รฉconomique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont fait grimper en flรจche les prix – dรฉjร รฉlevรฉs – des denrรฉes alimentaires et des matiรจres premiรจres.
“Il est particuliรจrement inquiรฉtant que les sanctions ne prรฉvoient actuellement aucune exemption humanitaire,” a-t-il ajoutรฉ.
Si ces sanctions “ne sont pas levรฉes et si nous ne sommes pas en mesure d’acheminer suffisamment d’aide humanitaire, cela pourrait avoir des effets catastrophiques” ร moyen terme, a-t-il estimรฉ.
Selon le HCR, les sanctions et l’augmentation de la violence des groupes armรฉs non รฉtatiques “ont aggravรฉ les perspectives humanitaires dรฉjร dรฉsastreuses pour les populations vulnรฉrables” au Niger.
Les personnes les plus menacรฉes sont les quelque 350 000 ressortissants nigรฉriens qui รฉtaient dรฉjร dรฉplacรฉs ร l’intรฉrieur du Niger avant le coup d’Etat ainsi qu’un nombre similaire de rรฉfugiรฉs et de demandeurs d’asile qui se trouvent dans le pays.
Pour l’instant, il n’y a pas d’information faisant รฉtat d’importants dรฉplacements de population vers les pays voisins, selon le HCR, qui n’a toutefois pas exclu cette possibilitรฉ.
Selon M. Gignac, les humanitaires ne sont actuellement “pas prรชts (โฆ) ร faire face ร un afflux soudain ou ร un mouvement de population” en l’espace de quelques jours. “C’est pourquoi il est important de mettre en place un rรฉgime d’exemptions” humanitaires aux sanctions.
AFP