L’Allemagne et le Kenya ont signรฉ vendredi un accord dรฉcisif qui permettra ร 250 000 travailleurs kenyans qualifiรฉs et semi-qualifiรฉs de s’installer en Allemagne.
Ce partenariat stratรฉgique vise ร pallier la pรฉnurie croissante de main-d’ลuvre en Allemagne tout en offrant de nouvelles opportunitรฉs aux jeunes kenyans.
La signature de cet accord, qui a eu lieu ร la Chancellerie de Berlin, reprรฉsente une avancรฉe majeure dans les relations entre les deux nations. Ce contrat marque une รฉtape clรฉ dans la rรฉsolution des dรฉfis du marchรฉ du travail en Allemagne, qui peine ร recruter du personnel qualifiรฉ malgrรฉ une population vieillissante.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a soulignรฉ l’importance de cet accord en dรฉclarant : ยซ Un accord trรจs important de mon point de vue. Il ouvre des perspectives aux Kรฉnyans, car les travailleurs qualifiรฉs ou les jeunes peuvent venir se former en Allemagne. Cela peut nous aider ร compenser le manque criant de main-d’ลuvre. ยป
En effet, ce partenariat arrive ร un moment crucial pour l’Allemagne, confrontรฉe ร un vieillissement dรฉmographique avec un รขge mรฉdian de 46 ans, et cherche des solutions pour remplir ses deux millions de postes vacants.
Le Prรฉsident kenyan, William Ruto, a รฉgalement exprimรฉ les avantages de cet accord pour son pays. Il a affirmรฉ : ยซ Aujourd’hui, nous cรฉlรฉbrons la signature de cet accord de partenariat global sur la migration et la mobilitรฉ de la main-d’ลuvre qui fournira un contexte pour l’expansion des relations entre nos deux pays, les relations de personne ร personne, et qui nous donnera l’occasion de libรฉrer le potentiel de la technologie en Allemagne et du capital humain au Kenya, oรน nous avons un grand nombre de jeunes รฉduquรฉs, innovateurs et travailleurs. ยป Cette initiative offre au Kenya une opportunitรฉ prรฉcieuse pour ses jeunes talents, tout en rรฉpondant aux besoins de l’Allemagne.
Cependant, ce partenariat n’est pas sans controverse. En effet, il soulรจve des prรฉoccupations au Kenya concernant une possible “fuite des cerveaux”, oรน des professionnels qualifiรฉs pourraient quitter le pays pour chercher des opportunitรฉs ร l’รฉtranger, laissant un vide dans des secteurs clรฉs au Kenya.
Paradoxalement, cette coopรฉration met en lumiรจre une contradiction au cลur des politiques migratoires europรฉennes.
D’un cรดtรฉ, l’Europe est souvent perรงue comme rรฉticente ร accueillir des migrants en raison de prรฉoccupations politiques et sociales. De l’autre, elle se tourne activement vers des pays comme le Kenya pour combler des lacunes sur le marchรฉ du travail, dรฉmontrant ainsi une volontรฉ d’attirer des travailleurs qualifiรฉs tout en limitant l’immigration en gรฉnรฉral. AFP