Nouvelle fuite de documents : la Russie annonce que la Chine a accepté de lui fournir des armes

Depuis plusieurs semaines, une foule de documents américains secrets ne cessent de fuiter. La nouvelle révélation du jour – si elle venait à être confirmée – est de taille : la Chine aurait fourni des armes à la Russie.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie semble faire tout ce qu’elle peut pour que la Chine rejoigne son camp. Pékin, lui, veut se donner des apparences de neutralité en plaidant le pacifisme. Mais il y a de plus en plus de doutes, surtout aux États-Unis : la Chine serait encline à soutenir la Russie en Ukraine… si elle n’a pas déjà sauté le pas.

Dans l’actu : des armes chinoises livrées à la Russie ?

C’est le généralement très sérieux Washington Post qui lance l’alerte. Parmi les nombreux documents internes à l’administration américaine qui ont fuité, l’un d’eux laisse penser que la Chine a accepté de livrer des armes à la Russie dans le cadre de la guerre en Ukraine.
L’information doit toutefois être prise avec des pincettes.

Le détail : le renseignement américain qui écoute le renseignement russe.

Le document en question est issu du renseignement national américain et se base sur des écoutes du service russe de renseignement extérieur (SVR).
Il est étiqueté « top secret avec une distribution restreinte » et date du 23 février dernier. Encore tout chaud, donc.
Selon le document américain, le renseignement russe dit que la Chine (à travers sa Commission militaire centrale – CMC), a « approuvé la fourniture d’une aide létale » à la Russie. Probablement des armes, peut-être des munitions.
De plus, le SVR indiquerait que Pékin souhaite que ces livraisons restent secrètes et soient camouflées en « articles civils », nous apprend le Washington Post.

Les réactions : les Américains n’infirment pas.

Le journal américain a obtenu le témoignage de deux hauts responsables de l’administration américaine.
    L’un a dit « être d’accord » avec le document.
    L’autre a indiqué que les USA n’avaient pas la preuve que la Chine avait bien fourni des armes à la Russie mais qu’ils restaient « inquiets ».
Le renseignement national américain n’a pas souhaité réagir.

Ça se crispe partout

La mise en garde : des fuites pas toujours fiables.

Même si les responsables américains ne mettent pas en doute la fiabilité du document, il faut tout de même rester prudent.
D’une part, il ne s’agit là que d’un document russe, qui ne repose sur aucune information en provenance de Chine. Il pourrait très bien y avoir du bluff.
D’autre part, le principal responsable de ces Pentagon leaks – qui a été arrêté hier – a déjà été surpris en train de trafiquer certains de ces documents américains classifiés. Il a, par exemple, modifié des rapports sur les pertes de chaque camp à l’avantage des Russes. Peut-être a-t-il manipulé le document ici aussi, en vue, par exemple, de montrer que la Russie (qu’il semble bien apprécier) a réussi à obtenir le soutien militaire de la Chine.

Le contexte : de plus en plus tendu.

Quoi qu’il en soit, la fuite de ce document s’inscrit dans un contexte de plus en plus tendu, qui voit de hauts responsables américains s’inquiéter de plus en plus (et parfois publiquement) d’un potentiel appui militaire chinois à la Russie.
    C’est notamment le cas du secrétaire d’État Antony Blinken. ‘Nous les avons vus fournir un soutien non létal à la Russie pour une utilisation en Ukraine », a-t-il déclaré en février dernier. « La préoccupation que nous avons maintenant est basée sur les informations dont nous disposons selon lesquelles ils envisagent de fournir un soutien létal, et nous leur avons dit très clairement que cela causerait un grave problème pour nous et dans notre relation. »
    Quelques jours plus tard, le directeur de la CIA William J. Burns a indiqué être « convaincu que les dirigeants chinois envisagent la fourniture d’équipements létaux » à la Russie.
Dans le même temps, plus récemment, les tensions se sont aussi accrues autour de Taïwan, avec de nouvelles inquiétantes manœuvres militaires chinoises.
Au beau milieu de tout cela, les déclarations du président français Emmanuel Macron autour de la création d’une « troisième superpuissance » européenne (qui ne suivrait donc pas aveuglément les USA) ont contribué à créer encore un peu plus de nervosité dans chaque camp.

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