Du point de vue juridique, il nโest pas possible dans le contexte actuel de la Guinรฉe dโorganiser le rรฉfรฉrendum avec dโautres รฉlections.
Quel que soit le coรปt que lโorganisation solitaire du rรฉfรฉrendum coรปtera ร la Guinรฉe, il ne peut รชtre organisรฉ ni avec les รฉlections lรฉgislatives ni avec lโรฉlection prรฉsidentielle.
Ce, pour des motifs dโordre juridique.Rappelons que la Guinรฉe actuelle nโest pas dans un ordre constitutionnel. Le pays est en Transition. Pour revenir ร cet ordre, il est indispensable dโorganiser prรฉalablement le rรฉfรฉrendum pour lโadoption dโune nouvelle constitution. Dโores et dรฉjร , il yโa un projet de constitution adoptรฉ par le Conseil national de la transition et devant รชtre approuvรฉ par rรฉfรฉrendum.
En effet, cโest ce projet de constitution qui, sโil est approuvรฉ par rรฉfรฉrendum et entrรฉ en vigueur, fixe lโensemble des rรจgles juridiques rรฉgissant lโorganisation, le fonctionnement et lโexercice des pouvoirs publics notamment les institutions de la Rรฉpublique. Parmi ces institutions, il y a le prรฉsident de la Rรฉpublique, le parlement, la Cour constitutionnelle.
Le Prรฉsident de la Rรฉpublique En tant quโinstitution de la Rรฉpublique, cโest la constitution qui fixe les rรจgles et les conditions pour son รฉlection. Notamment le type de scrutin ( un tour ou ร deux tours); lโรขge, la nationalitรฉ, lโappartenance ou non ร un parti politique.
Par consรฉquent, si cette constitution nโest pas entrรฉe en vigueur, il est impossible dโorganiser lโรฉlection prรฉsidentielle. Le Parlement Le projet de constitution adoptรฉ rรฉcemment par le CNT prรฉvoit lโinstitution de lโassemblรฉe nationale et du Sรฉnat. I
l fixe รฉgalement les rรจgles et les conditions de base pour รชtre dรฉputรฉ ou sรฉnateur. Il renvoie aux lois organiques les autres rรจgles. Sans lโentrรฉe en vigueur de la constitution, il est impossible dโorganiser les รฉlections lรฉgislatives.
La Cour constitutionnelleLe mรชme projet institue la cour constitutionnelle pour veiller ร la rรฉgularitรฉ des scrutins lรฉgislatifs et prรฉsidentiel. Il pose lโorganisation, la composition et le fonctionnement de cette mรชme cour qui ne peut รชtre mise en place quโaprรจs lโentrรฉe en vigueur de la constitution qui lui sert de fondement.
Sans constitution, il nโest mรชme pas envisageable dโorganiser lโรฉlection prรฉsidentielle ou lรฉgislative. Cโest pourquoi il est forcรฉ dโorganiser ce vote prรฉalablement ร toute autre รฉlection et solitairement. Cโest elle qui fixe toutes les rรจgles et conditions pour les autres รฉlections. Et sans entrer en vigueur, ses dispositions nโont pas dโeffet.
Donc, lโorganisation concomitante du rรฉfรฉrendum et les รฉlections lรฉgislatives ou prรฉsidentielle nโest pas une possibilitรฉ juridique. Certains diront quโavec lโancien prรฉsident Alpha Condรฉ, le rรฉfรฉrendum et les รฉlections lรฉgislatives ont รฉtรฉ couplรฉes.
Faut-il prรฉciser que cโaurait รฉtรฉ une mauvaise idรฉe si la constitution soumise au rรฉfรฉrendum changeait substantiellement les rรจgles dโorganisation et de fonctionnement de lโassemblรฉe nationale visรฉe par les รฉlections lรฉgislatives.
Du moins, ร cette รฉpoque, la Guinรฉe nโรฉtait pas en transition. Contrairement au contexte actuel, elle รฉtait bien dans un ordre constitutionnel. Nous pouvons conclure pour dire que sans ordre constitutionnel, il nโy a ni รฉlections lรฉgislatives ni รฉlection prรฉsidentielle.