A travers une note circulaire rendue publique, le Directeur communal de l’Education de Matoto a annoncé l’interdiction des semi-internats et internats dans les établissements publics et privés de Matoto au-delà de 18 heures. Une décision qui suscite assez d’interrogations chez les responsables d’écoles.
Dans un entretien accordé à notre rédaction ce jeudi 08 mai, Sékou Kaba, a apporté des éclaircissements sur les raisons de cette décision.
« Dans nos écoles depuis longtemps, les élèves restaient au-delà des heures réglementaires, certains passaient même la nuit dans les établissements. C’est-à-dire, un mois ou un peu plus avant les examens, surtout dans les écoles privées et même publiques à l’époque, on organisait des cours d’internat. Certains partaient directement de là-bas pour les centres d’examen puis retournent encore là-bas. C’est ce que j’ai interdit. Un enfant qui commence les cours de 8 h à 18 heures, franchement, les 10 heures de cours sont largement suffisantes pour qu’il rentre chez lui, reprenne ce qu’il a vu en classe et se repose. Mais un élève qui quitte la maison à 8 h pour rentrer à 20 heures, 22 heures, il n’aura assez de force pour étudier. Aussi, pendant la nuit ou après 18h, les enfants candidats généralement entre eux, peuvent se donner des programmes pour des bêtises. On a vu dans certaines écoles, privées comme publiques, des cas où des filles candidates sont tombées enceintes, soit par leurs camarades ou même par des enseignants. Et ça, moi, cela me fait mal. C’est une honte pour l’image de l’éducation du pays. Un autre point qui a motivé ma décision. A l’époque où on parlait du ‘‘pétrole’’, c’est-à-dire qu’un groupe d’enseignants qui a enseigné en 10ème année, en terminale ou en 6ème année, peut rester dans la même classe pendant 5, 6, 7, voire 10 ans. Ils connaissent donc parfaitement les sujets récurrents. Ils peuvent fabriquer le questionnaire pour donner aux élèves dans le but de copier. Au lieu que les candidats ne révisent l’essentiel, ils se focalisent uniquement sur ces documents qui leur ont été remis. Et si, par hasard, un des sujets donnés aux examens ressemble à ceux qu’ils ont reçus, même si ce n’est pas une fuite, mais ça peut amener de la confusion », a fait savoir Sékou Kaba.
Engagé à faire respecter cette mesure, le DCE de Matoto promet de sévir contre les contrevenants: « Dans ma juridiction, cela ne se passera plus ainsi. Et je vais y veiller personnellement. Les cadres vont sillonner les différents établissements à partir de 18 heures. Moi-même, je peux aller vérifier si des enfants sont encore présents à cette heure-là. Et si je trouve des élèves en train de faire cours au-delà de 18 h, je saisirai la police, et l’école sera fermée », a déclaré le Directeur communal de l’éducation de Matoto.
Saliou Benjamin Camara pour Guineesouverain.com
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