Cela fait exactement une année ce 09 juillet 2025 jour pour jour depuis que Oumar Sylla alias Foniké Menguè et Mamadou Billo Bah sont portés disparus en Guinée.
Les familles de ces deux acteurs de la société civile sont toujours sans nouvelles d’eux. En marge de cette commémoration, la rédaction de guineesouverain s’est entretenue avec Aïssatou BAH, l’épouse de Mamadou Billo BAH. Voici l’intégralité des échanges !
Guineesouverain.com : Ce 09 juillet 2025, cela fait exactement une année, depuis que vous n’avez pas des nouvelles de votre époux. Comment sentez-vous son absence ?
Aïssatou BAH : Oui cela fait un an que mon mari est séquestré, un an d’attente, d’angoisse et de silence. Les enfants savent déjà se qui ce passe. Ils n’ont plus l’âge d’être protégés par le mensonge surtout quand la libération de leur père prend de temps et aussi maintenant, ils sont obligés de s’accrocher aux souvenirs, et cette absence pèse sur chacun d’eux. Moi je dois rester forte pour eux, même parfois j’ai l’impression de craquer. On vit avec. Mais on avance avec l’espoir .Chaque jour sans lui est un jour de trop. Mais tant qu’il n’est pas revenu, on continue d’espérer. Car, c’est ce qui nous permet de tenir jour après jour.
Guineesouverain.com : Comment les autres membres de la famille notamment les enfants vivent l’absence de votre mari ?
Enfaite, toute la famille vit dans la douleur, dans le silence, dans l’attente. On prie chaque jour pour qu’il soit de retour.
Guineesouverain.com : Depuis une année, aucune enquête n’a été diligentée par les autorités guinéennes pour retrouver votre époux et son ami Foniké Menguè. Comment trouvez-vous cela ?
Aïssatou BAH : Oui, la justice guinéenne sous les ordres des autorités n’a ouvert aucune enquête sur la disparition forcée de mon mari et d’Oumar Sylla. Je n’ai jamais été auditionnée, ni l’épouse d’Oumar Sylla, ni aucun témoin d’ailleurs. Vous savez, notre justice au lieu d’être indépendante et juste, voilà elle sert les intérêts du pouvoir en place tout tant protégeant ses alliés et en punissant ses adversaires. Voilà dans ce cas, on dira que la justice perd son rôle d’arbitre impartiale et devient un moyen de contrôle et de répression et cela est vraiment dommage pour un pays.
Guineesouverain.com : Des acteurs sociopolitiques, des défenseurs des droits de l’homme en Guinée et à l’internationale ont sollicité leur libération. Mais cela n’est toujours pas fait. Pensez-vous que la communauté internationale a manqué d’efficacité dans cette affaire ?
Aïssatou BAH : Vous savez en Guinée comme à l’international, plusieurs voix se sont levées pour réclamer leur libération. Il y a eu des déclarations, il y a aussi eu des alertes qui ont été lancées, pourtant rien n’a changé. Je me dis-moi, c’est parce que tout simplement, ceux qui détiennent le pouvoir de le libérer voilà non simplement pas voulu entendre cela.
Guineesouverain.com : Dans des écrits, vous avez interpellé même la première dame de la République, Laurianne Doumbouya, vous avez engagé des actions avec notamment vos avocats français. Mais, il n’y a toujours pas de résultats concrets. Que comptez-vous faire maintenant ?
Aïssatou BAH : Pour cela, d’autres idées sont en cours de réflexion.
Guineesouverain.com : Votre époux vous écoute quelque part. Quel message lui envoyez-vous en ce moment au nom de la famille, des enfants ?
Aïssatou BAH : Et oui, depuis un an que tu es loin de nous .Un an que tu es retenu sans raisons, mais notre amour ne faiblit pas .Chaque jour, mes enfants et moi, portons ton absence avec courage tout en gardant l’espoir de te serrer à nouveau dans nos bras .Reviens nous vite ! Car sans toi notre vie est incomplète. On t’aime énormément mon chéri.
Guineesouverain : Merci d’avoir répondu à nos questions !
Aïssatou BAH : Merci !