Pour comprendre il faut dépassionner le débat. Je vois bien d’hommes et tristement des femmes défendre ce fléau. Je ne blâme personne. L’ignorance est la plus grande maladie dont souffre l’humanité.
Si cela a marché pour vous, c’est tant mieux ! Pour les frères, c’est vrai, il y a bien de femmes qui y ont survécu, mais à quel prix ? On ne peut pas défendre ce qu’on ne maitrise pas. Ne serait ce qu’une fois, avez-vous pris le temps d’interroger les autres sur leur expérience de ce passage ?Posez la question au tour, ne cherchez pas loin. Il y a forcément une victime silencieuse sous vos yeux : une sœur, une amie, une nièce… Bon d’accord, une parfaite inconnue, peut-être si vous trouvez tabou d’en parler avec vos proches.
Ceux qui sont mariés ou qui ont des relations sexuelles avec leurs amantes, avez-vous cherchez à comprendre que leurs gémissements n’étaient pas de simples simulations pour vous mettre à l’aise ?
Oh, ne détournez pas le regard ! C’est sensible je le sais, mais on ne saurait soigner une plaie sans la toucher. Ne jugeons pas avant d’avoir écouté, car l’écoute, bien plus qu’un simple acte d’entendre est une porte ouverte sur la compréhension, un symbole de respect et d’empathie. J’aurai aimé vous parler des statistiques, de ces petites filles vidées de leur sang sous les lames rouillées et non stérilisées des exciseuses, des femmes traumatisées à vie au nom d’une tradition qui les prive du plaisir, mais à quoi bon ?
Vous savez où les trouver vos réponses. Nous utilisons tous internet, il suffit d’un simple clic pour avoir plus que ce que vous voulez savoir. Ce n’est pas de l’acculturation, à un moment donné, il faut que l’on se débarrasse de ces pratiques qui touchent à l’intégrité physique d’autrui. Interrogez des spécialistes de la santé si cela peut aider !Mieux, derrière ces chiffres que vous trouverez, cherchez des visages, des désirs, des plaisirs jamais vécus, jamais ressentis.
Certaines femmes sont obligées de faire recours à une chirurgie réparatrice rien que pour espérer une vie meilleure après cette expérience douloureuse et traumatisante. C’est toujours au nom de la tradition !Puisqu’on en parle, pourquoi on ne se battrait pas pour la préservation des épreuves jadis associées à la pratique de l’excision : la vie en société, comment une femme doit tenir son foyer, le préserver, les responsabilités de femme en tant que membre de la communauté, les symboles, leurs sens ? Pourquoi personne ne se bat pour la préservation de ces valeurs ?
On ne sort ses muscles que pour priver la femme de son plaisir. Pour ne pas qu’elle aille voir ailleurs !Parce que oui, tout tourne au tour de là. C’est l’objectif depuis le départ : «La femme doit se tenir, se préserver pour son mari’», tant mieux ! Mais ce qu’on ne dit pas, c’est qu’elle n’a pas droit au ‘’plaisir’’ de l’acte sexuel. ‘’Moins elle en a envie, mieux elle reste tranquille’’. N’a-t-elle pas droit au plaisir qu’elle donne ? Ce plaisir qui rend son homme pourtant si heureux ?
Ne voulez vous pas que vos femmes ressentent le même plaisir que vous ?Il y a bien de femmes qui ́ne connaissent le plaisir sexuel que par les mots. Leur vie intime se résume à la douleur, la peur et parfois même au rejet. Pour ne pas attirer les attentions, elles ont appris à « la boucler » pour la plus part, car celles qui osent se faire entendre sont traitées de tous les noms d’oiseau. Il y en qui vont jusqu’à demander si celles qui luttent contre ce fléau ne sont pas « excisées » ?
C’est justement pour avoir vécu cet enfer que certaines cherchent à préserver les autres. Voilà ce qu’on pourrait bien appeler de l’humanisme !Arrêtez de détruire vos filles au nom d’une tradition cruelle. Ce n’est pas en mutilant les femmes qu’on fabrique des saintes. Sinon nos rues seraient pleines de femmes pures, pourtant, est-ce le cas ?Je ne suis pas contre l’excision en tant que pratique, mais je me dis que si elle devait exister, alors doit se tenir au consentement. Si une femme si se sent mal dans sa peau par ce qu’elle n’est pas passée par là, libre à elle de se débarrasser de son clitoris.
Seulement qu’on arrête de l’imposer aux petites filles !Qu’on arrête de l’imposer comme culture, comme mode de vie !Je suis bien favorable à une discussion et sans passion. Juste argument contre argument.