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Mamadi Diakité, basketteur guinéen

Entretien exclusif avec Mamadi Diakité: « Je suis venu représenter la Guinée à l’Afrobasket », ( interview )

Mamadi Diakité possède un palmarès impressionnant : Champion NBA avec les Milwaukee Bucks, champion universitaire (NCAA) avec les Virginia Cavaliers, et champion de G-League avec le Lakeland Magic, l’antichambre de la NBA.

Du haut de ses 2m07, le basketteur, sans club depuis quelques mois, se cherche un nouveau défi. En séjour à Conakry, l’ancien joueur des Bucks de Milwaukee a accordé un entretien exclusif à guineesouverain, au cours duquel il a annoncé son intention de jouer pour la Guinée à l’Afrobasket, prévu du 12 au 24 août en Angola.


Guineesouverain: Bonsoir Mamadi Diakité.


Mamadi Diakité : Bonsoir.


Guineesouverain: Vous êtes à ce jour le seul joueur guinéen champion NBA. D’où est venue votre passion pour le basket ?


Mamadi Diakité
: Au début, j’étais footballeur. Et puis, il y a eu un moment où j’ai commencé à grandir rapidement et mon père m’a conseillé de jouer au basket. C’est comme ça que j’ai rencontré le Coach Babin, les Black Panthers et d’autres personnes au stade.

J’ai eu beaucoup d’entraîneurs, mais j’ai passé le plus de temps avec Coach Babin, surtout vers la fin avant mon départ. Il m’a beaucoup introduit au monde du basket, dans lequel je n’étais pas très à l’aise pour être franc. Je pensais qu’il y avait trop de cardio et les gestes étaient difficiles. Physiquement, cela demandait beaucoup d’efforts.

Guineesouverain : Comment s’est passée la transition du football au basket ?


Mamadi Diakité
: La transition du football au basket ? Oui, cela demande plus d’efforts physiques au basket. On court moins de kilomètres au basket, mais on les court sans arrêt. L’intensité est très élevée, surtout aux États-Unis. Coach Babin m’y a préparé. Quand je suis allé aux États-Unis, les gens étaient très intéressés par moi et ma façon de jouer. J’étais jeune, je sautais haut et j’étais capable de faire beaucoup de choses.

Guineesouverain : de la Guinée aux États-Unis, jusqu’à la NBA, tout n’a pas été rose. Quelles ont été les étapes les plus difficiles pour vous ?


Mamadi Diakité :
Je dirais qu’en Guinée, je n’ai pas gagné de coupe. Cela m’a fait mal. Donc je devrai voir après ma carrière ce que je pourrais faire, peut-être avec les mêmes personnes ou la même équipe, les Black Panthers, s’ils existent encore. Mais quand j’ai quitté la Guinée pour le lycée aux États-Unis, en janvier 2013 je crois, l’équipe n’arrivait pas à progresser.

J’ai pu les aider sur quelques matchs, mais nous avons perdu la plupart d’entre eux. En tant que compétiteur, ça m’a frustré et je voulais une équipe plus solide l’année suivante. Je leur ai dit que s’ils n’amenaient pas de bons joueurs, je quitterais l’équipe. Ils ont changé d’équipe, recruté de bons joueurs et même changé d’entraîneur.

L’année d’après, nous avons gagné le championnat et la Coupe de Virginie.
Ensuite, l’année suivante, j’étais censé être dans ma dernière année de lycée. J’ai conclu avec l’Université de Virginie qu’il fallait venir un peu plus tôt à l’université et commencer à me préparer. Mon année normale d’entrée à l’université était 2016, mais je suis venu un an avant.

Ça m’a beaucoup aidé. J’ai fait ce qu’on appelle un “redshirt”, c’est-à-dire que je ne jouais pas, mais je faisais tout ce que les autres joueurs faisaient. Je n’avais juste pas le droit de participer aux matchs. C’était une année de préparation.
L’année d’après, nous avons perdu au premier tour. L’année suivante, nous avons perdu au deuxième tour. Puis la troisième année, nous avons perdu au premier tour. C’était dur car nous étions l’équipe numéro un des États-Unis, de New York à Los Angeles, personne n’était meilleur que nous en défense ou en attaque.

Nous étions les premiers des États-Unis. Et après, l’année qui a suivi a été dure. Quand nous avons perdu contre UMBC, c’était la honte. Nous avons perdu contre la dernière équipe des États-Unis.  Ensuite, l’année suivante, nous avons décidé en tant qu’équipe de ne plus nous fier uniquement aux coachs et de nous concentrer sur nous-mêmes.

Nous devions créer ce qu’on appelle en anglais le “team bonding”, c’est-à-dire nous unifier et nous comprendre en tant qu’équipe, avoir une certaine complicité. C’est la raison pour laquelle, l’année d’après, nous avons gagné la Coupe NCAA à l’université.

Après ça, j’ai fait une bonne année en termes de points, de rebonds et autres statistiques. J’avais de bonnes performances. J’ai eu une bonne année, mais elle n’a pas été complète à cause de la COVID. Ensuite, je suis allé en NBA. L’année suivante, j’ai gagné en G-League quand Milwaukee m’a envoyé là-bas. Et la même année, j’ai gagné avec Milwaukee.

Guineesouverain : Vous avez remporté pratiquement tous les trophées possibles : à l’université (NCAA), en G-League et le Graal, la NBA.


Mamadi Diakité : Oui, sauf les Jeux Olympiques. Là, ça va être dur, mais je pense que la Guinée peut y aller aussi. C’est une fierté d’avoir tous ces trophées au palmarès. J’espère en rajouter d’autres avec la Guinée notamment.

Guineesouverain : La transition du football au basket n’a pas été facile. Comment avez-vous réussi à gérer ça et que retenez vous de votre passage chez les Bucks ?

Mamadi Diakité : C’est quelque chose qui te surprend. Ce sont des personnes que tu as toujours admirées depuis que tu étais jeune. Et puis, tu te retrouves dans cet environnement. Je me sens béni par ma famille, mon père et ma mère, mon Coach Babin, la Fédération Guinéenne de Basketball et toute la Guinée.

C’est grâce à cela que je n’ai pas abandonné. J’ai essayé de me concentrer sur le présent et de ne pas être trop excité par rapport à ce qui se passait. J’ai pu me concentrer sur les objectifs quotidiens, jour après jour. C’est ce que j’ai fait. Un an plus tard, je suis coupé par la NBA entière. Je vais à Oklahoma City et malheureusement, je me blesse. C’est la norme : tu souffres, tu apprends et tu évolues. Je continue d’évoluer.

Guineesouverain : Depuis quelques mois maintenant, vous êtes sans franchise. Espérez vous retourner en NBA ou êtes-vous ouvert à tous les défis, que ce soit dans les grandes ligues européennes ou asiatiques ?

Mamadi Diakité : Mes portes sont ouvertes pour le monde entier. Mais mon objectif, c’est la NBA. C’est un cas particulier la NBA. Il faut être chanceux. Tu peux y entrer un jour et ne pas y adhérer. Mais il faut aussi être chanceux pour y entrer.

Il faut que quelqu’un soit blessé – je ne souhaite jamais cela. Il faut que quelqu’un soit blessé, que ton agent travaille dur et que tu aies cette opportunité. C’est dans ce cas que tu pourras saisir ton opportunité et montrer tes talents. C’est comme ça que les gens se font payer. C’est comme ça que tu deviens une grande star.

Guineesouverain : Avez-vous des pistes en NBA ?


Mamadi Diakité :
Mon agent le sait. Pour l’instant, mon objectif est de représenter la Guinée, de gagner la coupe si possible et de faire la fierté de toute la Guinée.

Guineesouverain : En parlant de la Guinée justement, peut-on s’attendre à voir Mamadi Diakité à l’Afrobasket ?

Mamadi Diakité : Oui, c’est la raison pour laquelle je suis revenu. J’aime beaucoup mon pays. Quand je suis à l’extérieur, je vois à quel point les autres nations grandissent. Je vois à quel point les gens s’investissent pour leur pays, le respectent, et veulent donner leur corps et leur âme pour les représenter de la plus belle manière possible.

Ce que je peux faire, c’est peut-être assurer mon effort physique, technique et tout le reste à l’Afrobasket. Le résultat vient avec le travail. On ne se dit jamais qu’on joue contre une équipe plus forte que nous. Le match, c’est le jour J.

Ce n’est pas contre qui tu joues, c’est qui est prêt ce jour-là. Si on joue contre l’Angola et qu’elle n’est pas prête, on les bat. Si on joue contre Madagascar ou même les États-Unis et qu’ils ne sont pas prêts, on les bat.
Nous avons vu le cas avec les Sud-Soudanais. Maintenant, tout le monde parle d’eux en NBA.

Ça leur a ouvert beaucoup de portes en NBA. Khaman Maluach vient d’être drafté en NBA en loterie pick [référence à un choix élevé à la draft] avec les Suns de Phoenix. Il y avait déjà Bol Bol que je connais aussi personnellement. Wenyen Gabriel aussi, je le connais, j’ai joué avec lui.

On voit que grâce aux personnes qui ont fourni beaucoup d’efforts et qui ont été des ambassadeurs exemplaires pour leur pays en Occident, les gens ont respecté cela et ont fait confiance aux autres qui les ont suivis. Maintenant, on les voit dans la plus grande ligue du monde.

Guineesouverain : Avez-vous imaginé un jour Mamadi Diakité, Hamidou Diallo, Alpha Diallo, sur le parquet avec la tunique du Syli ?

Mamadi Diakité : Plusieurs fois. Je pense que c’est possible. Je ne vais pas leur mettre la pression, on ne sait jamais ce qui se passe. Il y en a qui ont des problèmes familiaux, il y en a qui ont d’autres problèmes. On ne sait jamais ce qui se passe dans la vie des gens. Je ne juge jamais.

Mais s’ils peuvent venir, je leur demande de venir pour qu’on puisse représenter un très bon pays. L’autre chose, c’est que les choses changent en Guinée. Je pense que les autorités commencent à montrer qu’elles veulent plus en termes de sport. Le sport, c’est la jeunesse, c’est le monde entier.


Guineesouverain : Quels sont les objectifs à court terme de Mamadi Diakité, que ce soit en club ou en sélection ?

Mamadi Diakité : En sélection, j’ai envie de gagner. Si je dois juste jouer la défense pour gagner, je le fais. Vous voulez que l’équipe gagne ? Je veux gagner. Si je dois être sur le banc et ne jouer que 5 minutes par match, ça va.

Si je peux aider de cette manière, je le fais. Si ça remporte la coupe, parfait. Si je ne joue pas bien, le coach me met sur le banc, je comprends. Je pousse mes coéquipiers à gagner, c’est tout.
En club, je n’ai pas de contrôle là-dessus. C’est mon agent qui gère ça. Je viens juste de lui parler. Il dit que tout se passe bien. Il est en train de travailler.

Nous sommes en free agency, cela dure jusqu’en octobre. Je n’ai pas beaucoup de temps, mais j’ai du temps. Donc ça va. J’espère que ce sera un retour en NBA. J’espère bien. Cela fait une année maintenant, presque une année, que je ne suis pas en NBA.

Depuis septembre dernier. Il y a des gens comme P.J. Tucker qui a été mon coéquipier. Il était en NBA, il a quitté pour l’Europe. Il y est resté quelques années puis il est retourné. Il a signé pour 30 millions en deux ans, pratiquement. Maintenant, oui, c’est un peu dur pour lui, mais il a montré qu’il savait faire des choses.

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