Le ciel nous accorde des privilèges inaliénables. Nous, nous en contentons, en espérant qu’un jour la situation changera dans notre pays.
Nous méritons mieux, c’est une certitude. Mais hélas, personne ne semble s’en soucier. Et c’est bien là le vrai problème.
Être Guinéen, c’est souvent accepter de renoncer à plusieurs de ses droits fondamentaux.
Dans nos hôpitaux, il faut avoir de l’argent pour que votre malade soit pris en charge même lorsque le pronostic vital est engagé. Pourtant, les médecins ont prêté le serment d’Hippocrate.
On constate tristement que pour certains, le désir de s’enrichir dépasse la vocation de soigner ceux qui en ont désespérément besoin.
Beaucoup de professionnels de santé savent reconnaître les signes annonciateurs de la mort. Mais certains continuent à prescrire des ordonnances, même quand ils savent que le patient n’a plus que quelques heures ou jours à vivre.
Dans notre pays, l’intérêt accordé à un citoyen dépend de son appartenance politique. Pourtant, nous avons tous la même nationalité, et sommes en principe égaux devant la loi. Mais cette égalité, elle aussi, semble à géométrie variable.
L’accès à une éducation de qualité dépend aujourd’hui de la situation économique des parents. Ce qui devrait être une priorité nationale devient un luxe pour certains.
Au commissariat, c’est la parole de l’agent ou du chef qui prévaut, même lorsque les droits du citoyen sont manifestement violés.
Des sociétés de téléphonie étrangères imposent leurs propres règles sans que les citoyens puissent se plaindre, même lorsque cela les affecte directement.
Dans l’Administration, on ne fait que recevoir des ordres. Et même lorsque vos droits sont bafoués, vous êtes contraint de vous taire, de peur de perdre votre poste.
Exprimer son désaccord devient un risque. Pourtant, c’est un droit. À chacun de choisir entre le silence et la peur, ou la parole et le danger.
À quand le véritable changement que le peuple guinéen attend depuis si longtemps ?