Je ne peux fermer mon clapet sur ce sujet qui brûle mes lèvres. C’est hors de question pour moi de le passer sous silence. J’ai voulu pourtant ne rien dire. Mais, je n’ai pas pu.
C’est méchant voire cruelle de vouloir briser ou de faire briser le rêve des autres. Mettez-vous à leur place ! Vous êtes journalistes ou vous vous êtes retrouvés journalistes, parce qu’exercer ce métier fut un rêve pour vous. Des grands journalistes vous ont inspirés, des activités journalistiques vous ont épatés. Vous avez entendu ou avez été émerveillés par la célébrité du métier de journaliste.
Mais vous connaissiez les risques : assassinat, emprisonnement, kidnapping, agression, menace… la liste est longue. Vous vous êtes quand même lancé dedans avec les yeux bandés. Pourquoi vous découragez les jeunes qui aspirent embrasser ce métier en Guinée ?
Des médias ont été fermés. Oui ! Mohamed Koula DIALLO a été tué. Chérif DIALLO et Habib Marouane CAMARA sont portés disparus. Des journalistes ont reçu des menaces, d’autres ont goûté la prison dans ce pays. Et même des médias en ligne ont été restreints.
Est-ce une raison d’abdiquer ? de baisser les bras ? de fuir sa responsabilité ? Absolument pas. Depuis le début de la guerre entre l’Israël et le Hamas, plus de 200 journalistes ont été tués. Cela empêche-t-il les journalistes de continuer leurs activités ? Bien au contraire !
Des publications et des commentaires péjoratifs envahissent les réseaux sociaux au sujet du journalisme en Guinée ? Ne sommes-nous pas les voix des sans voix ? Voulez-vous que les générations futures paient pour les erreurs que nous commettons aujourd’hui? Non ! Nous ne devons que nous en prendre à nous-mêmes.
Chers journalistes, ne nous apitoyons pas sur notre sort. Battons-nous pour la réouverture des médias fermés : retrouver nos confrères portés disparus. Luttons pour que le journalisme retrouve sa lettre de noblesse en Guinée.
Défrichons le chemin pour les jeunes qui voudraient venir dans nos rangs et ne laissons pas les mauvaises herbes pousser au point d’absorber le paysage médiatique. Construisons l’avenir de la presse en Guinée avec dignité, honneur, fierté, engagement, responsabilité et détermination.
Peut-être que les jeunes que vous voulez décourager à s’inscrire dans ce métier sont l’espoir pour sauver ce qui reste des centres de cette profession profanée et souillée par des soi-disant professionnels qui ont vendu leurs âmes aux diables et ont pactisé avec ceux qui mangent la presse à toutes les sauces.
Chers jeunes, bacheliers et étudiants, que personne ou rien ne vous empêche de réaliser votre rêve. Vous pouvez y arriver. Le journalisme est un tremplin, c’est un métier transversal, noble et c’est une activité qui forge respect et admiration si vous l’exercez comme il se doit. Je refuse d’être pessimiste.
Le débat est ouvert !
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