Le deuxième de la République en Sciences expérimentales et le huitième en Sciences sociales viennent tous de la ville de Nabaya.
Lamine Sow, élève au complexe scolaire Bandjou Keita, situé dans le quartier Bordo, classé deuxième de la République en SM, relate son secret et sa capacité de résilience.
«J’ai commencé à préparer mon bac depuis la 11e année. J’ai d’abord fait une 11e à Sinko, une sous-préfecture proche de Beyla. Ensuite, je suis allé à Kankan pour m’inscrire au lycée-collège Saint Jean. Là-bas, j’ai passé un test, mais on a jugé mon niveau insuffisant.
On m’a demandé de reprendre la classe, ce que j’ai accepté sans problème. J’ai refait la 11e à Saint Jean, où j’ai terminé premier de la classe. Ensuite, je me suis orienté vers Bandjou Keita. Quand j’y ai déposé mes dossiers, ils ont vu que je venais de Saint Jean et ne m’ont pas fait passer de test. Ils ont dit que les élèves de cette école sont très intelligents.
De la 7e jusqu’en terminale, j’ai toujours été premier. Le deuxième de la République en sciences mathématiques en 2022, était aussi mon grand frère, et il fréquentait ce même club. J’y ai passé deux mois. Je n’avais pas informé le censeur de Bandjou Keita. Un jour, il m’a appelé pour savoir où j’étais. Quand je lui ai dit que j’étais à Conakry, il a exigé que je rentre.
Il appelait souvent mon grand frère pour lui demander de me laisser revenir à Kankan. Finalement, mon frère a accepté, et je suis revenu avec l’objectif d’être parmi les cinq premiers de la République. On avait cours de 8h à 18h. Le soir, je me lavais, puis je reprenais mes exercices.
J’ai beaucoup travaillé. Quand je ne comprenais pas une partie, je retournais vers mes professeurs pour demander des explications.En mai, il y a eu une opération de déguerpissement à Kankan. Notre maison a été complètement démolie. Je me suis alors déplacé aller chez un ami à Bordo. On se débrouillait ensemble.
Son grand frère nous a même acheté un tableau pour qu’on puisse continuer à travailler. Je m’étais fixé l’objectif d’être dans les cinq premiers. Je demandais à mes anciens professeurs de Conakry de m’envoyer des sujets pour mieux m’exercer», a expliqué Lamine.
Symbole de courage et de persévérance, ce jeune lauréat prodigue des messages d’encouragements aux candidats malheureux: «Je demande à mes amis qui n’ont pas été admis de garder le courage, car l’échec ne détermine pas l’avenir. Il faut redoubler d’efforts, avoir confiance en soi et corriger ses faiblesses», a déclaré Lamine Sow.