Le Niger a demandé à certains employés chinois travaillant sur des projets pétroliers de quitter le pays, selon des documents consultés par Reuters vendredi, une décision qui pourrait concerner des dizaines de personnes et aggraver les tensions bilatérales.
À l’instar d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, le Niger dirigé par les militaires cherche à renforcer son contrôle sur ses ressources naturelles et à promouvoir l’emploi local.
Le ministre du Pétrole, Sahabi Oumarou, a demandé à la China National Petroleum Corporation (CNPC) et à sa raffinerie SORAZ de mettre fin aux contrats des expatriés travaillant au Niger depuis plus de quatre ans, selon deux lettres.
Dans une lettre adressée à SORAZ datée du 21 mai, Oumarou a indiqué qu’il y aurait une certaine flexibilité, précisant qu’il comprenait la nécessité de maintenir certains employés dans le pays et que les décisions de départ seraient prises au cas par cas.
Non-respect des réglementations
Cependant, dans une autre lettre adressée à la CNPC et datée du 20 mai, Oumarou a refusé une réunion privée avec le PDG de l’entreprise, qui avait demandé à discuter des tensions entre les deux parties.
Dans cette lettre, Oumarou a également accusé la CNPC de ne pas respecter les réglementations locales.
Le ministère chinois des Affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire de Reuters.
En mars, le Niger avait expulsé trois cadres chinois du secteur pétrolier en raison d’un différend sur les écarts de salaires entre les employés expatriés et les travailleurs locaux moins bien rémunérés.
Suite au renvoi de ces cadres, les hauts responsables de la CNPC ont tenté de rencontrer le gouvernement pour des négociations, selon une source proche de l’entreprise.
Si la décision décrite dans les lettres des 20 et 21 mai est appliquée, des dizaines de travailleurs chinois devront rentrer chez eux, a indiqué la source.