Dans un pays en quête de stabilité, de justice et de développement, la question mérite d’être posée: méritons-nous vraiment Cellou Dalein Diallo?
Cet homme, à la fois technocrate aguerri et opposant infatigable, incarne depuis des décennies une vision de la Guinée fondée sur la compétence, l’intégrité et le dialogue.
Un parcours d’excellence
Né en 1952 à Labé, dans une famille peule modeste, Cellou Dalein Diallo a très tôt compris que l’éducation serait son levier vers le changement. Diplômé en économie de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry, il complète sa formation à Paris, se spécialisant en finance et administration publique. Ce bagage académique solide lui ouvre les portes de la haute fonction publique guinéenne.
Un ministre aux résultats tangibles
De 1996 à 2006, Diallo occupe successivement plusieurs postes ministériels clés: Transports, Travaux publics, Télécommunications, Environnement, Pêche et Aquaculture. Il est reconnu pour sa rigueur, sa maîtrise des dossiers et sa crédibilité auprès des institutions internationales comme le FMI et la Banque mondiale. En 2004, il est nommé Premier ministre, poste qu’il occupe jusqu’en 2006. Son passage au gouvernement est marqué par des efforts de modernisation des infrastructures et une gestion plus transparente des projets de développement. Grâce à lui la Guinée eu l’accès à l’internet haut débit avec la fibre optique mais aussi la libéralisation des ondes d’où la création des média (radios et TV) privés.
Une moralité à l’épreuve du pouvoir
Contrairement à beaucoup de ses contemporains, Cellou Dalein Diallo n’a jamais été éclaboussé par des scandales de corruption. Son limogeage en 2006 est davantage lié à ses prises de position contre les dérives autoritaires qu’à une quelconque faute de gestion. Depuis, il incarne une opposition républicaine, pacifique et résolue.
Un leader d’opposition persévérant
À la tête de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) depuis 2007, Diallo s’est présenté à trois reprises à l’élection présidentielle (2010, 2015, 2020), dénonçant à chaque fois des fraudes massives. Malgré les défaites dues aux tricheries orchestrées par la machine de la fraude étatique, il n’a jamais appelé à la violence, préférant le recours aux institutions et au dialogue.
Des sacrifices personnels pour la démocratie
Après le coup d’État de 2021, en plus de tout ce qu’il a subi sous Alpha Condé, il est contraint à l’exil à Dakar, poursuivi par la junte militaire qui demoli arbitrairement sa principale résidence à Dixinn. Son éloignement n’a pas entamé son engagement: il continue de militer pour une Guinée démocratique, inclusive et respectueuse des droits humains. En 2022, il reçoit le Prix de la liberté d’Afrique, une reconnaissance internationale de son combat.
Une vision ambitieuse pour la Guinée
Cellou Dalein Diallo rêve d’une Guinée où les institutions sont fortes, les élections libres, et les citoyens respectés. Il prône une gouvernance fondée sur la transparence, la compétence et la justice sociale. Son ambition n’est pas de régner, mais de servir.
Alors, méritons-nous vraiment Cellou Dalein Diallo?
La question est provocante, mais elle invite à une introspection collective. Dans un pays où les figures politiques sont souvent synonymes de clientélisme et de divisions, Cellou Dalein Diallo apparaît comme une exception. Son parcours, ses sacrifices et sa vision méritent non seulement le respect, mais aussi une reconnaissance active.
Peut-on construire une Guinée nouvelle sans lui?
Peut-on ignorer la voix de celui qui incarne l’espoir de millions de Guinéens?
La réponse appartient au peuple. Mais l’histoire retiendra que Cellou Dalein Diallo n’a jamais cessé de croire en la Guinée, même quand la Guinée semblait l’avoir oublié.
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