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Niger : du coup d’État à la décision de déploiement de la CEDEAO

Du coup d’État du 26 juillet à la décision jeudi de déployer la « force en attente » de la CEDEAO pour rétablir l’ordre constitutionnel, voici les temps forts des deux dernières semaines au Niger, qui était le dernier État du Sahel allié des Occidentaux dans la lutte anti-djihadistes.

Le 26 juillet 2023, des militaires annoncent avoir renversé le président Mohamed Bazoum, élu en 2021. Les institutions sont suspendues, les frontières fermées, un couvre-feu est instauré. C’est le troisième pays du Sahel à connaître un coup d’État depuis 2020, après le Mali et le Burkina Faso, avec le soutien de l’armée et de manifestants.
La communauté internationale condamne le coup d’État, réclamant la libération de Bazoum. Le 28, le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle, devient le nouvel homme fort du Niger, et justifie le coup d’État par « la dégradation de la situation sécuritaire ».
Pressions internationales

Les jours suivants, plusieurs pays dont la France, ancienne puissance coloniale, suspendent leur aide au développement au Niger, un des pays les plus pauvres du monde malgré son uranium et son pétrole.

Le 29, l’Union africaine (UA) donne 15 jours pour le rétablissement de « l’autorité constitutionnelle », suivie le 30 par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui ordonne un blocus économique et fixe un ultimatum d’une semaine pour rétablir le président Bazoum, sous peine de « recours à la force ».
Tensions et évacuations
Le 30, Paris menace de répliquer à toute attaque contre ses ressortissants et ses intérêts, alors qu’une manifestation violente favorable aux militaires a ciblé son ambassade à Niamey. Le 31, Paris dément les accusations nigériennes sur une intervention militaire.

Les juntes au pouvoir au Mali et au Burkina Faso préviennent qu’elles considéreraient une intervention militaire au Niger comme une « déclaration de guerre » contre leur propre pays.

À partir du 1er août, Paris puis Rome entament l’évacuation de plus d’un millier de leurs ressortissants et d’autres étrangers. Washington et Londres évacuent leur personnel non essentiel à l’ambassade de Niamey.
Le ton monte
Le 3, des milliers de manifestants favorables au coup manifestent calmement pour la fête de l’indépendance, certains brandissant des drapeaux russes.

La diffusion des médias France 24 et RFI au Niger est suspendue, puis le nouveau pouvoir dénonce les accords militaires avec Paris, qui compte 1 500 soldats au Niger dans le cadre de son dispositif anti-jihadiste au Sahel. Seules les « autorités nigériennes légitimes » sont en mesure de rompre ces accords, rétorque Paris.
Les militaires menacent
Les militaires au pouvoir à Niamey préviennent qu’ils riposteront à « toute agression » de la CEDEAO.

Le 4, le président Bazoum avertit que le Sahel pourrait passer sous « influence » de la Russie, via les mercenaires du groupe Wagner. Le Kremlin estime lui qu’une intervention de la communauté internationale ne résoudra pas la crise.

Le 5, les chefs d’état-major de la CEDEAO annoncent avoir défini les contours d’une « éventuelle intervention militaire », y compris « la manière » et « le moment ».
La CEDEAO décide de déployer sa force
Le 6, quelque 30 000 partisans du coup d’État se rassemblent dans un stade de Niamey. Peu avant l’expiration de l’ultimatum ouest-africain, le régime militaire ferme l’espace aérien, qui avait été rouvert avec cinq pays.

Le 7, il nomme un Premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, puis il forme un gouvernement le 10, juste avant le début d’un sommet de la CEDEAO à Abuja.

Les dirigeants de la CEDEAO ordonnent le déploiement de la « force en attente » de l’organisation régionale pour rétablir l’ordre constitutionnel.

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