Mort subite de Kourouma: Un amoureux de l’éducation s’éteint à jamais!

Le temps s’arrêtera un instant ce vendredi sur Ratoma! Les esprits voyageront dans les profondes mémoires de beaux souvenirs puis suivront, le temps de la tristesse et la minute d’adieu qui seront pleine d’émotions.
Cette journée de ce vendredi 20 janvier 2023, aude-là des mémoires, ce sont ces regards impuissants qui se croiseront pour un temps, pas pour des contemplations ou de contes mais devant une fatalité absolue, la mort.Cœurs serrés et brisés, torrent de larmes, chacun à sa façon portera son deuil, voulu par l’évidence et imposé par l’inévitable destin mais contre toute attente et contre notre gré.

“Notre Kourouma, le désormais Feu Kourouma” est parti pour toujours

Sa triste disparition a surpris tous, et rappelle chacun comme fûrent les cas avec les autres, la mort est la recepte à tous nos maux, soulignait Montaigne.
Chacun de nous est vulnérable face à la faucheuse, elle frappe à la porte sans prévenir et arrache à notre affection sans consulter. D’où son mystère!
L’heure avait sonné pour Kourouma, et il est parti sans bruit et sans déranger personne. Il est mort dans l’honneur et la discrétion comme pour dire vivre pour les autres et mourir seul.

Impulsif? Non. Vindicatif? Non. Sociable, doux et doué, Kourouma d’un calme olympien a marqué son temps et les esprits.Son départ subite n’est certainement pas venu à une heure souhaitée mais, l’axiome stupide de la vie qui dit que tout ce qui est bon ne dure jamais sur terre. Et Kourouma en est l’illustration!
Ses qualités forçaient le respect, son éducation commandait l’admiration et sa sociabilité, une religion. D’un destin particulier, l’homme savait bien que son séjour sur terre bien minuté remplissait à un devoir d’un côté et un message de l’autre. Vivre un temps et mourir pour toujours!

C’est une perte énorme pour Ratoma et le système éducatif Guinéen. Ces quelques lignes aussi éloquentes que réelles ne pourraient point décrire son personnage et sa personnalité, encore moins parler de tout ce qu’il a été, qu’il a fait ou qu’il a aimé qui n’est autre qu’enseigner, sensibiliser, bref, l’école et l’élève. Lui et moi que le destin a voulu réunir que le temps a accompli par des circonstances favorisantes, sommes restés l’un pour l’autre.

C’est juste une parenthèse en tant qu’ami de rappeler ceci:
Quand j’ai pris la décision d’investir dans l’éducation, de réaliser une passion avec mon jeune âge et de s’en voler de mes propres ailes, je ne m’attendais pas à un soutien moral surtout d’un cadre de l’administration après un rude combat contre le troisième mandat.
C’est pendant ce moment que j’ai fait la connaissance de M. Kourouma à travers un ami. Il était chargé des examens, novice, quand je lui ai exposé ma volonté de m’investir dans l’éducation pour y apporter mon grain de sel.

Sans trop calculer et de manière désinterressée, Kourouma s’est mis à ma disposition.
Son parcours riche, lui qui débordait de motivation était finalement, une inspiration pour moi et un miroir pour réussir. Il a tout vu, entendu ou vécu mais il a tenu malgré les hauts et les bas.
Nos destins faisaient chemin malgré nos parcours et tempérament différents.
Jamais, Kourouma ne m’a jugé aux dires des autres ou pour la stupidité de mon engagement suicidaire contre le mandat à vie pour Alpha Condé.
Et un jour, il m’interpelle en disant: “Dis moi, c’est toi qui parles dans les raidos et qui est apprecié par les citoyens? Et j’en rigolais.
Et comme par le hasard, ce jeudi 12 janvier a été notre dernière rencontre pour se dire au revoir sans aucun signe d’un adieu possible. Ni lui, ni moi n’a été traversé par un tel sentiment d’un au revoir!
On parlait de tout et de rien, il me racontait son parcours et le bon choix que j’ai fait avec les Gardiens du Mérite et sa volonté de moraliser les examens.
Le dernier souvenir qui m’a marqué est la visite du ministre Guillaume avec notre regretté Kourouma dans mon école. Il venait d’être nommé à peine DCE de Ratoma et il s’inquiétait du lourd fardeau qu’il portait désormais.
Je le rassurais, t’inquiète pas, le ministre sera content. Après le départ du ministre, il était tout joyeux, et depuis nos liens étaient devenus plus forts, j’étais là pour lui et réciproquement.
Je te pleure, l’ami!
Dans mes prières et souvenirs, je ne t’oublierai pas!
Et ton sourire ne me quittera pas, l’enfant de Kouroussa!
Dort em paix Amigo!

Bella BAH
DG du Groupe Scolaire Les Dragons

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